Lors de ses vœux à la presse, le Président de la République a fait part de son souhait de faire voter une loi contre les fake news sur internet, l’esprit encore tourné vers les prétendues ingérences russes qui auraient facilité l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis ou qui auraient pu menacer la sienne en France.
A priori, l’effort est louable : assurer une plus grande transparence dans la diffusion de l’information et dans la vérification des sources. Quel dommage néanmoins de ne pas l’appliquer aux médias qui auraient un grand besoin qu’on leur réapprenne leur métier. Quel dommage néanmoins de ne pas faire un sort à ce qu’Huber Beuve-Méry, fondateur du quotidien de « référence » Le Monde, appelait « la subjectivité honnête » des journalistes.
Car l’urgence première n’est pas forcément à la lutte contre la diffusion de fausses informations sur internet ; média, selon le sondage portant sur la confiance des Français dans les médias réalisé par Kantar, dans lequel à peine 25% des Français ont confiance, le reste sachant pertinemment être exposé, notamment sur les réseaux sociaux, à des rumeurs, des contrevérités, des opinions habillement, ou même grossièrement, maquillées en faits avérés.